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Lettre Anonyme.

C’est lorsque l’on comprend qu’une photographie est une langue parlée, un jour fini, que l’on entrevoit l’usure du Monde. La où la matière lisse habituellement les traits et les fêlures, ici elle tremble, tantôt vibrante, parfois brûlante, souvent faite de cavités et de reliefs inhabités.

Regarder devient un exercice de corps appelant à la réserve… on tend chaque muscle comme une lame de connaissance. Il faut alors comprendre que les instantanés ne se volent pas comme les mots quotidiens, que l’image parle et transpire d’être regardée nue, de passage, sans être dévoilée.

Il y a là toutes formes de sangs coulés. De l’animal réveillé, aux portraits habillés de chair, de chambres vidées, aux armoires pleines. On ne saura jamais ce qui est végétal, carcasse, trop humain ou ferrailleux, car la rouille est de cendre et la pause d’argent.

Le gris devient solaire, les contours se rendent invisibles.

Que ces vêpres restent figées, elles deviennent mobiles.

On ne vole pas une image pour la regarder.

On ne vole pas un instant pour le détailler.

C’est la somme des entrées qui crée la fuite…

Nous parlons si bas que ces esquisses s’organisent en un carnet d’exprimés,

« Les statues meurent aussi »,

Les vivants sont partis,

Les paysages s’épaississent.

Les objets se déplacent.

C’est un combat pour ne pas finir. Une maitrise des frontières oubliée.

On sourit, on pleure, on ferme les yeux pour se laisser abimer…

Ce qui se dit caché devient toujours réalité.

Derrière la machine se cache un œil fermé et un monde retourné.

Cette machine est un appareil

Cet appareil ne dit rien sans l’œil plissé qui le (sup-) porte.

Cet œil est si beau qu’il ne mérite pas d’être asséché.

Lettre anonyme,

Présent,

France


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