Slow Ghost.
Puissant est le noir qui entoure mes os, lames tranchantes glissant sous ma peau. Ici le temps s’arrête, plus rien ne parle à part le vent. Le sifflement apaisant du silence s’infiltre à l’intérieur de moi. Je sens tellement de lumière autour de mon corps, toutes ses âmes emprisonnées sous la pierre, elle même recouverte de vie, de toute cette mousse verdâtre que la nature choisit comme élément pour enrober la totalité de la tristesse de ce monde. Petites particules invincible berçant l’humanité entre ses bras. Fleurs fanées qui croyez vous tromper ? Témoin de la longue marche lancinante de cette farandole de fantômes lent et taciturnes, qui vous murmure à l’oreille que vous serez toujours jeune et belles. Pitoyable et vulnérable votre élégance s’efface de jour en jour. Même la pierre semble crouler sous le poids des saisons. Elles vieillissent et mentent, meurent sans personne pour les admirer. Où se place mon existence ? Au milieu de cette aura d’immortalité, je renaît, m’extirpant du miroir que me tendent toute ces tombes somptueuses. Où se place la vie dans ce royaume de totems en granit et de tissus flétrit… Et cette multitude de grains de poussière qui m’entourent, cette cendre parfumée et si douce, m’emportant dans un monde figé, ou l’on puise à outrance la source de l’infini. Les statuettes de bronze brillent et m’aveuglent, tandis que les vierges me caressent de leurs souffle, m’entourant dans leurs voile de certitudes. Figurines rongées par le passé, me scrutant de leurs orbites éteints, m’appelant à leurs souvenirs, joyaux qu’ils gardent secrètement par peur de l’oubli. Et cette masse noire présente sous mes côtes pâlit encore et encore jusqu’à ce qu’elle devienne d’un blanc si pur qu’il aveugle les démons qui vivent en moi. Texte écrit par Coco Lord Blue